Mon père était un nomade d’Aram

Mar 26, 2021, 3:54, jour de publication dans le “Times of Israel Français”

Lien direct : “https://frblogs.timesofisrael.com/mon-pere-etait-un-nomade-daram/”.

Du “Aloof” au “tau”, l’année continue en faveur de la langue araméenne (c) Alexander W. F.

Les Chrétiens d’Orient ? Le scoop est presque trop buzzant en raison de la visite insolite et inédite du premier Evêque de l’Eglise romano-latin de Rome en Irak en ce mois de mars 2021. Il a fallu deux millénaires et une situation locale dramatique – quarante ans de massacres entre le 20-ème et le début du 21-ème siècle pour que l’Evêque de Rome, Chef de l’Eglise catholique, ait le courage, agisse dans un esprit de responsabilité et de communion chrétienne et se rende au berceau de notre père Abraham.

A l’heure de la mondialisation, de la multi-localisation que signifie l’Orient, d’où se sont répandues, dans le monde entier, la civilisation sumérienne, les traditions juives, musulmanes, chrétiennes et aussi la réalité occidentale ?

En Europe mais aussi sur tous les continents, on découvre les Chrétiens d’Orient comme par un slogan spasmodique. Il y a des Orientaux en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse, en Allemagne, à Sarcelles, à Lyon, ou dans le sud… mais qui sait que ces fidèles, souvent de langue araméenne, plus souvent arabe ou persane se sont déployés dans tout le Proche-Orient, l’Inde, le Kerala, l’Assam, le Tibet, la Chine jusquà la Mandchourie et même aux confins du Japon lors tout premiers temps de l’expansion du christianisme.

La Péninsule arabique fut chrétienne et de nombreux Juifs ont accompagné les Chrétiens dans leur expansion au Tibet et au Bhoutan. Lhassa fut un siège épiscopal de l’Eglise assyrienne; le Dalaï Lama ne le récuse pas, il sourit.

Bref, quand le Patriarche Sophronios de Jérusalem, à la tête de l’Eglise grecque-orthodoxe des Lieux Saints reçut Omar Ibn Al-Khattab en 637, donc en la 15ème année de l’Esprit (= Hégire où année musulmane alors très récente), il obtint que l’Islam naissant respecte les lieux chrétiens et assure la liberté de culte à toutes les communautés religieuses alors présentes, aux juifs comme aux chrétiens. Il y avait donc des Grecs (Chrétiens de culture hellénistique), des Coptes, des Abyssins (Ethiopiens), des Arméniens, des Syro-Orthodoxes (ou Jacobites) et des Assyriens. A cette date, antérieure au Grand Schisme entre Rome et les Eglises d’Orient en 1054, il n’y avait pas encore de Catholiques, ni, bien sûr de Protestants. Les Arméniens nommèrent un patriarche à Jérusalem lors de la destruction de Jérusalem en 638.

Pourquoi parle-t-on des chrétiens d’expression araméenne depuis des décennies sans vraiment prêter attention au très vaste héritage qu’ils ont préservé au cours de siècles d’assassinats effroyables et de négation par les chrétiens d’Occident. Il y a une puissante force ou inconscience morale qui poussent les Eglises chrétiennes à sauver des vies au titre de l’assistance humanitaire, de manière trop diplomatique, sans vraiment tenir compte de l’importance théologique et intellectuelle des Eglises “sémitiques”. Ou à entreposer les écrits comme mémoires pour bibliothèques.

L’actualité du centième anniversaire des massacres commis par les Ottomans contre les Arméniens en 1915 s’étire trop langoureusement dans les dédales des politiques nationales d’Occident et d’Orient.

Certes, il faut le souligner : ce sont les fidèles chrétiens d’origine et d’expression sémitique dont il est question ces jours-ci. Parce que l’araméen… c’est aussi la langue du Talmud, c’est aussi celle du Targoum Onkelos que seuls les Juifs yéménites continuent de vraiment lire chaque Chabbat. L’araméen est aussi la langue du Christ. Il continue d’être parlé dans certaines communautés juives issues d’Irak. Trop souvent, ce parler dialectal syriaque est fantasmé jusqu’à prôner une sorte de soutien ethnique et non spirituel par une association d’idées avec la libération des peuples de l’arabité.

Il est piquant et très sympathique que les étudiants des yeshivot du quartier juif de la Vieille Ville de Jérusalem s’arrêtaient chez le mukhtar (marguillier) de la communauté syro–orthodoxe proche, bien avant la pandémie, pour échanger sur le sens des termes talmudiques araméens communs au judaïsme et à la tradition des Eglises d’Orient. Ce contact n’est pas anodin.

Cela dit, il faut rester concret. L’ignorance des traditions syro-mésopotamiennes est stupéfiante dans tous les publics, dans toutes les Eglises chrétiennes. On peut vraiment parler de relations distancielles ! Combien de prêtres et de fidèles venus d’un peu partout sont sortis enchantés d’un office en syriaque ou en arménien (les langues n’ont pas la même origine) en s’interrogeant avec sérieux sur la validité de la succession apostolique des célébrants.

Le Pape Jean-Paul II voulait susciter l’unité parmi les Chrétiens. Il évoqua naturellement « les deux poumons de l’Eglise » : pour lui, il s’agissait de l’Eglise de Rome, catholique et latine et de l’Eglise orthodoxe, alors Constantinople, car les Orthodoxes étaient sous le joug communistes. Moscou était alors beaucoup trop lointaine, isolée ou en diaspora. Cette vision est évidemment complètement dépassée.

« Deux poumons », oui, mais le Pape pensait aux Eglises issues de l’Empire romain d’Orient et d’Occident : Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem. Bref, un pourtour méditerranéen qui s’arrêtait à la Perse, l’Iran actuelle. Le Grand Schisme de 1054 entre les Catholiques et les Orthodoxes, a créé le premier rideau de fer irraisonné et tenace, durable, qui scinde l’Europe en deux, prélude à d’autres fractures issues du protestantisme. Ces séparations continuent d’exister, inéluctablement. Le dialogue est une chose, les rencontres furent en vogue. Aujourd’hui la concurrence est tenace, féroce. Chaque Eglise tente d’ouvrir sa “succursale” et affirme une communion avec les autres qui ne procède que d’une pluralité. L’unité est plus émotionnelle et horizontale qu’enracinée dans la profonde verticalité d’une ouverture sur la totalité (plérôme) du Corps du Christ reçue et partagée dans la foi.

Pourtant, tout près des poumons qui donnent la respiration, il y a le thymus, cette glande qui régule et garantie l’immunité du corps humain. Elle grandit dans l’enfance et se réduit à l’âge adulte. J’ai toujours présenté ainsi les Eglises anciennes du christianisme, présentes en Terre Sainte depuis les tout premiers temps de l’Eglise : elles constituent le thymus toujours vivant, qui grossit, diminue et demeure indispensable pour la survie.

C’est pourquoi les Chrétiens d’Orient sont, d’une manière difficile à discerner, appelés à ne pas disparaître. Ils assurent l’immunité originelle de la foi en Jésus de Nazareth.

Il faut surtout accepter ces communautés d’expression araméenne (Syro-Orthodoxes, Assyriens Jérusalem, Arabie, Turquie, Syrie, Mésopotamie jusqu’à la Mongolie, le Sud-Est asiatique et sans doute le Japon), copte (Egyptiens), arménienne (Arménie et l’Est jusqu’à l’Inde), gheez (Ethiopiens ou Abyssins).

Dès les premiers temps de l’Eglise, tout fut défini en termes de problèmes d’unité, de pouvoir, de conquête, de martyre et surtout de langage. En 431, au Concile d’Ephèse, il n’y avait pas de tweets, pas de fax, pas d’ordinateurs, de Google ou Bing translation, de téléphone, de mobile, de textos, de E-Textes des Ecritures! Comment se mettre d’accord quand les mots expriment la réalité divine de manière apparemment contradictoire ? Cela reste d’une brûlante actualité.

Je partage chaque jour les informations et certains programmes pédagogiques en langue araméenne diffusés depuis différents points du globe, tant en dialecte turoyo syrien-occidental qu’en sureth oriental de la Plaine de Ninive. Les vidéos montrent les activités riches de tous les grands monastères de la Turquie méridionale (Tur Abdin, Mardin). Dans cette période de pandémie, les célébrations liturgiques sont diffusées à partir de tous les continents. L’araméen n’est pas du tout une langue moribonde contrairement aux dires obsolescents d’un théologien occidental pris de spleen byronien et auto-centré sur l’ère des colonies européennes.

Les Assyriens (souvent appelés Nestoriens) quittèrent l’Eglise indivise en 431 : comment une mère (Marie la mère de Jésus de Nazareth) peut-elle avoir engendré un fils plus âgé qu’elle (puisque le Messie existe dès avant la création du monde (cf. Jean 8, 58), tout comme le dit le Talmud Nedarim 39b et Pessahim 54a à propos du Nom du Messie) ?

La question était formulée en grec, à l’intérieur d’une Eglise essentiellement présente dans le Deir Roum, l’empire d’Orient et d’Occident  En 451, le Concile de Chalcédoine dût faire face à une autre interrogation : le monophysisme (une seule nature) ne reconnaissait pas la nature humaine du Christ, indissociable, selon certains, de sa nature divine. Les Coptes, les Syriens, les Arméniens et les Ethiopiens (Abyssins) s’écartèrent d’une Eglise qui se « rétrécit » alors aux limites de l’ancien empire d’Orient et d’Occident.

Il y a donc de profondes différences, des distances essentielles dans la foi chrétienne telle qu’elle est vécue, enseignée, confessée au sein de ces communautés que l’actualité présente pêle-mêle sous le logo identitaire des Chrétiens d’Orient. Il est vrai que l’Eglise catholique a « concédé la communion » à certains d’entre eux. Les Assyriens sont tardivement devenus Assyro-Chaldéens à Rome. L’Eglise de Rome a assuré un certain ordre et surtout permis de jouir d’un recours extérieur à un Croissant Fertile souvent enferré dans des conflits sanguinaires.

En revanche, la papauté imposa progressivement l’adoption de la langue et des dogmes latins alors que l’Orient a le plus souvent privilégié l’usage des langues locales pour confesser une foi chrétienne moins dogmatique. Il faut insister sur le caractère presque “sacramentel” que représente l’expression hellénistique de la foi. Elle est fondamentale dans la réapparition des Eglises orthodoxes après la dictature en Grèce et la chute du communisme pour les traditions slaves et roumaine, serbes.

L’Eglise catholique ne s’est vraiment tournée vers les rites orientaux que lors du Concile de Vatican II. Elle le fit avec difficulté. Les Eglises orthodoxes ont regardé ces communautés anciennes avec méfiance, soupçon. Alors que Rome a poursuivi un dialogue positif avec les syriaques, les Eglises orthodoxes sont plus réservées et soulignent jusqu’à l’excès l’héritage traditionnel des Pères grecs,. C’est mettre de côté tous les textes qui furent écrit en syriaque puis traduits vers le grec ou l’arabe, voire le gheez éthiopien ou l’arménien.

Que veut dire « nature » et « personne » ? Ce sont des mots distincts en latin : “natura” est lui-même participe du verbe latin “nasco”, naître, au sens du « fait de la naissance, le tempérament, le cours des choses. Le grec : «physis» est issu du verbe grec phuomai/φυομαι au sens de “qui a le sens du souffle”.

L’araméen est une langue sémitique. De ce fait, il s’oppose parfois, tout comme l’hébreu, à la sémantique grecque, au sens des mots et des phrases. La définition des hypostases divine et humaine, des natures abstraite et concrète de Jésus s’exprime selon un lexique araméen qui refuse toute dualité dans le Messie.

Comme le souligne Joseph Yacoub, spécialiste des traditions syro-assyriennes, “l’Eglise de Mésopotamie croit fermment qu’il existe une seule personne dans le Christ, ou “parsopa/ܦܪܤܘܦܐ” dans deux réalités humaine et divine, chacune avec ses propriétés distinctes, présentes et agissantes, une seule volonté et une seule majesté. Dans cette union « la divinité n’est pas dissimulée ni l’humanité enlevée” (Cf. Sur le vocabulaire de l’Eglise d’Orient, Louis Sako, Lettre christologique du patriarche syro-oriental Ishoyahb II de Gdala (628-646), Rome 1983) ».

Joseph Yacoub ajoute : “Or Byzance se croyait dépositaire de la vraie foi, y compris en terminologie et en vocabulaire, et imposait son hégémonie, ses schémas de pensée et sa façon de les formuler. Ce fut la rupture en 431 et 451. Byzance l’hellénique et la Syro-Mésopotamie sémitique appartenaient à deux civilisations, manifestement irréductibles. Et voilà que l’incompréhension terminologique et l’usage d’appareils conceptuels distincts ont fini par accentuer la séparation.” (Joseph Yacoub, le Moyen-Orient Syriaque, Paris 2019).

Aujourd’hui, les choses auraient été apparemment simples : on aurait fait des conférences par Skype, Whatsapp, Signal. On aurait échangé des courriels, des vidéos et les mots auraient fini, penserait-on, par désigner des perceptions acceptables pour tous – du moins une large majorité – sur une identité divine qui n’appartient à personne, sinon au Créateur. Encore que! C’est oublier du fait que professer le Tout-Puissant implique que l’être humain croyant est inévitablement confronté à la confusion de Babel. C’est de l’ordre du mystère, du secret divin.

En fait, les Chrétiens d’Orient savent pertinemment qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes.

Sait-on qu’à la chute du communisme, les monastères bouddhistes de Mongolie et de Mandchourie ont rendu les livres liturgiques aux Assyriens et aux Syro-Orthodoxes. La Fédération de Russie aide les communautés assyriennes, présentes sur son territoire intérieur et dans le Caucase.

L’exode des Chrétiens est effectivement effroyable à partir des terres où est né le monothéisme.

Les Eglises anciennes se redéploient dans le Proche-Orient : les Arméniens, les Coptes, les Syrien-Orthodoxes, l’Eglise éthiopienne sont très dynamiques. Encore faut-il vouloir et pouvoir déchiffrer cette réalité, très sensible à Jérusalem et en Israël. D’autant que l’Etat hébreu leur garantit la liberté du culte. L’anti-judaïsme toujours sensible dans ces traditions, lié à des positions politiques antagonistes, rend plus difficile la tâche d’une réévaluation de la situation des Chrétiens d’Orient.

A ce jour, les liens entre le judaïsme et les traditions chrétiennes syro-mésopotamiennes se tissent lentement, progressant de manière positive et vivante. L’Université de Jérusalem, de Bar Ilan, de Beer-Sheva développent l’étude des dialectes parlés tant par les Juifs que les syriaques dans la plaine de Ninive, en Syrie, dans le Caucase. Les israéliens – tant juifs que chrétiens –  s’intéressent aux racines qui unissent des traditions chrétiennes au judaïsme antique. Ils découvrent partout dans le pays des vestiges de chaque communauté. Cela est d’autant plus possible que l’éducation  n’est soumis à aucun prosélytisme.

Les parlers judéo-araméens d’Irak reparaissent à la faveur d’associations “mixtes” juives qui sont en contact avec certaines Eglises sémitiques. Depuis deux ans, l’association “Aramit, Second Jewish Language” (Dr. Yaakov Maoz) scrute un héritage culturel et linguistique juif et chrétien. Il faut remarquer que les syro-orthodoxes d’Israel avaient reçu, voici de nombreuses années, le statut de “Nationalité” en tant citoyens israéliens de “Ashurim-Assyriens/אשורים”. Le gouvernement n’avait pas voulu les nommer “Syriens” pour éviter des malentendus politiques. De même, il existe une association orthodoxe composée aussi de catholiques grec-melkites dont les membres ont reçu le statut d’”Araméens/ארמאיים”.

Cet anti-judaïsme doit être pris en compte par les tenants des relations inter-religieuses, souvent nommées “oecuméniques”. Il est clair que le judaïsme actuel, surtout en Europe et aux Etats-Unis, tombe dans le leurre de décisions prises lors du Concile du Vatican II. La déclaration Nostra Ætate, les documents publiés depuis cinquante ans par l’Eglise de Rome en faveur d’un rapprochement voulu avec Israël et de la civilisation juive sont floutés par une autre réalité : celle d’un Orient chrétien qui n’a pas adhéré à ces décisions. Cela s’exprime souvent dans le catéchisme, un peu partout dans le monde, sinon les prédications.

Les patriarcats locaux d’Orient n’ont pas reconnu le judaïsme. Certains sont très conscients de l’enracinement scripturaire, biblique et même talmudique du message évangélique. Ces Eglises sont évidemment intéressées par la convergence sémitique. Les traditions grecques et slaves se sont plus profondément éloignées de cette révélation née pourtant à Ur en Chaldée, Ur-Kasdim, berceau de notre père Abraham.

Il faut être vigilant et tisser des liens, reconnaître ces anciennes et nouvelles communautés de la tradition syro-mésopotamienne. Il faut apprendre à les respecter pour ce qu’elles portent et ne pas se cacher la face en prétendant qu’elles sont moribondes.

Voici cent ans, les Eglises orthodoxes – longtemps ignorées par le christianisme occidental catholique et protestant – surgissaient des révolutions à l’Est. Elles ont irrigué l’Europe, l’Allemagne, l’empire austro-honrois, les trois pays du Bénélux, la Grande-Bretagne. A Paris, les deux Ecoles (Institut Saint-Serge et Confrérie Saint Photius) ont permis une redécouverte salutaire de l’Orient byzantin, de la cohésion nécessaire d’une certaine partie du christianisme qui est planétaire.

L’histoire de cette redécouverte s’est étendue sur tout le vingtième siècle. On peut penser que nous assistons seulement à l’aube du redéploiement de l’Orthodoxie byzantine devenue planétaire, à l’instar d’un catholicisme romano-latin qui essaie de s’adapter aux tendances du 21-ème siècle. Beaucoup des décisions conciliaires ont été prises par résurgence de l’héritage oriental par une tradition européenne et occidentale.

Les traditions issues d’Aram ont été contraintes à l’exil. Elles ont dû quitté le berceau de la foi, enraciné dans l’ancienne Mésopotamie, Sumer et la civilisation qu’elle avait su engendrer. En exil, les traditions sémitiques de l’Eglise apportent une sorte de nouvelle évangélisation dont il faut tenir compte de nos jours, grâce aux extraordinaires moyens techniques, l’étude des textes et leur préservation, la possibilité de transmettre les textes et de les actualiser, .

Il faut en prendre conscience : qui sait ? Dans cent ans, ces communautés d’expression araméenne auront peut-être repris leur souffle. On peut penser, dans la foi, qu’elles auront développé et partagé, à l’instar des communautés byzantine voici cent ans,  l’immense patrimoine qu’elle donnent à l’ensemble des traditions qui se réclament de la foi et des cultures nées du christianisme.

La récente visite du Pape François, venu de Rome, confère à cet événement une dimension par trop européenne, occidentale. Or l’Evêque de Rome est argentin et plus proche de Cuba et des Amériques où les syro-mésopotamiens se sont installés. Mais il faut aussi regarder comment les Eglises sont présentes à l’Est de l’Iran. Il faut compter sur l’extension des communautés pré-chalcédoniennes en Inde (Kerala et autres provinces) et dans divers lieux asiatiques.

Une remarque s’impose en ce moment : il semble que les communautés pré-chalcédoniennes, de traditions syriaque ou copte, éthiopienne – mais en particulier celles d’expression araméenne – savent mieux se défendre par elles-mêmes, indépendamment de liens avec les Eglises officielles de l’Occident ou de l’orthodoxie byzantine qui cherchent leurs marques.

Leur ancienneté, leur très longue expérience de l’adversité et surtout leur ancrage dans la foi les rendent très crédibles et, sur la durée, capables de dépasser les intérêts internationaux. Il est question de la vraie “ouverture sur tout” – de la catholicité au sens le plus profond, large, dynamique.

Cela peut sembler illusoire : les Chrétiens d’Orient ont de l’avenir, bien plus grand et, si Dieu le veut, digne de leur prestigieux héritage et de leur persévérance. à propos de l’auteur Abba (père) Alexander est en charge des fidèles chrétiens orthodoxes de langues hébraïque, slaves au patriarcat de Jérusalem, talmudiste et étudie l’évolution de la société israélienne. Il consacre sa vie au dialogue entre Judaisme et Christianisme.

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