Homelie [abbaa] prononcee partie en russe puis hebreu
le samedi 28.01.2006
"LeShmi – לשמי"
("En Mon Nom"): ainsi a interprete David Flusser, professeur de
theologie chretienne a l’Universite Hebraique de Jerusalem la phrase
qui est proposee cette annee pour texte de la Semaine de l"unite des
Chretiens. Cette semaine se deroule avec un decalage par rapport aux
reste du monde en raison des calendriers orientaux en usage en Terre
Sainte. Ainsi, du 21/22 au 29 janvier, les chretiens sont convies a se
rencontrer davantage, dans leurs eglises, prier ensemble, decouvrir des
formes liturgiques variees.
Pour la tradition chretienne orthodoxe, la "liturgie" est
vraiment le "ergon tou laou", le travail [work, Werk] du peuple
consacre a Dieu. Tout, dans les paroles, dans les gestes s’enracine en
une lointaine antiquite, mais surtout dans une profondeur de mots qui ont
ete une manducation riche de sens et totalement porteuse de la Presence
Divine au milieu des croyants. La priere est le geste le plus simple,
le cri de l’ame et comme le cri du nouveau-ne ou la plainte du mourant.
Mais nous sommes ici sur la Terre de la Resurrection. Nous croyons en
la Resurrection et nous l’exprimons toute l’annee a Jerusalem. Nous la
proclamons alors que nos enfants qui frequentent les ecoles juives
apprennent cette meme priere dite au present du Dieu Vivant "Qui
ressuscite les morts, revigore dans Sa fidelite, ceux qui gisent dans la
poussiere". Que ce soit un cri ou une plainte, un appel, la priere est
avant tout comme une force que nous tirons de notre etre pour certaines
demandes. Par exemple, celle d’intervenir pour la guerison de malades,
pour l’amelioration de certaines conditions de vie, pour la paix en
nous-memes et la paix du monde entier. La priere est quelque chose qui
coute a chacun d’entre nous. En meme temps elle s’inscrit dans la paix
tranquille de la beaute des icones, des bougies, de savoir que nous
avons un visage humain, cree "a limage et a la ressemblance de Dieu".
Combien d’entre nous ont precisement experimente des univers
ou tout etre perd visage humain et semble donc si loin de la
"ressemblance" [avec Dieu]. Qui ignore ici que l’on s’adresse toujours
de face a un ancien prisonnier du goulag, mais aussi d’autres geoles ou
camps sanitaires. Car une frappe "amicale" sur le dos etait avant tout
une agression anonyme et lache – puisque non de face – qui pouvait sasir un
etre pour l’emmener vers un "ailleurs". La memoire est souvent courte
ou l’ignorance trop frequente. Ici, nous experimentons aussi toutes les
formes les plus subtiles des blessures de l’ame et du corps. Nous
experimentons aussi une douleur interiorisee faite de siecles de
non-etre et d’une identite bafouee; puis soudain des etres qui etaient
juifs en ex-urss deviennent "autres – אחרים – другие" ici. Tout renvoie constamment sur
notre ego, qui nous sommes; notre identite par nation, langue, race
comme le rappelle le Livre de l’Apocalypse. Comme le souligne tout
office juif qui mentionne "tout peuple, langue". Ici, la premiere unite
serait d’abord de faire la paix en soi-meme et de se reposer; la
tradition hesychaste est douce a cet egard. Elle invite a la
convivialite d’un temps "double et hors-mesure". Nous l’affirmons dans
notre foi en la Resurrection de Jesus de Nazareth, vrai homme et vrai
Dieu.
Mais alors, il ne saurait y avoir de difference entre tout fidele orthodoxe et certainement sans aucun privilege – sinon celui de servir Dieu – selon les origine ethniques ou linguistiques. C’est aussi pour nous le defi reel de l’unite, parfois complete par la richesse de la diversite de ce que les siecles ont laisse se deployer en forme "artistique" dans une tradition dite orientale qui est de fait planetaire a ce jour.n
Et puis, nous sommes a Jerusalem. Certains n’auraient jamais pu imaginer habiter dans cette Ville. Regardez cet enfant: ne en Ouzbkistan, comment aurait-il imagine que ses parents ukrainiens de source, viennent ici. Parler russe, ukrainien, yiddish et maintenant hebreu. Est-ce seulement chretien? n
Cette unite radicale fait que nous avons vivre le cri adresse par l’aveugle dans l’Evangile de cette semaine : "Fils de David, rakhem alay – prends pitie de moi"; meme cri en arameen. Eleison – pomiluy, en grec, en russe. Mais ce cri correspond bien a cette semaine a laquelle nous participons de loin pour le moment, en tant qu’Eglise orthodoxe de Jerusalem. n
Ici, sur cette terre, tout interroge sur notre, nos identites. Mais c’est surtout que nous sommes comme l’aveugle: pressentir la Presence de Dieu est une chose, autre chose que de la voir. Ici, c’est le "defi plus plus plus" auquel nous sommes confrontes. Il y a Dieu, Son Fils Unique [le Ben Yakhid"] et ‘Esprit Saint", Dieu Un. C’est Lui qui nous appelle. C’est le Ressuscite qui interpelle et unit. C’est l’Esprit qui vivifie. Comme c’est beau de le dire en slavon "Syn Boga Zhivago" [Ben El Khay]. Pasternak n’a pas eu d’autre moyen d’exprimer sa foi au Nom qui est parmi nous et rester fidele au judaisme. "Doktor Zhivago" porte le nom de ce titre de Dieu dans la confession prononcee avant la Communion en rite byzantin. Car le defi vient de ce que nous adherons au Nom de Celui qui est au milieu de deux ou trois, de plus. Nous ne saurions rien demontrer, rien prouver. Mais unir en depit de tout, pardonner alors que rien ne nous incite a pardonner. Ni dans la vie rude de cette societe pourtant marquee, interieurement de tant de tendresse, d’emotions et de passions a aimer.n”,1]
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Mais
alors, il ne saurait y avoir de difference entre tout fidele orthodoxe
et certainement sans aucun privilege – sinon celui de servir Dieu –
selon les origine ethniques ou linguistiques. C’est aussi pour nous le
defi reel de l’unite, parfois complete par la richesse de la diversite
de ce que les siecles ont laisse se deployer en forme "artistique" dans des traditions dites orientales qui sont de fait planetaire a ce jour.
Et puis, nous sommes a Jerusalem. Certains n’auraient jamais
pu imaginer habiter dans cette Ville. Regardez cet enfant: ne en
Ouzbkistan, comment aurait-il imagine que ses parents, d’origine ukrainienne, viendraient ici. Parler russe, ukrainien, yiddish et maintenant
hebreu. Est-ce seulement chretien? !!
Cette unite radicale fait que nous avons vivre le cri adresse
par l’aveugle dans l’Evangile de cette semaine : "Fils de David, rakhem
alay בן דוד רחם עלי – prends pitie de moi"; meme cri en arameen. Eleison – pomiluy, en
grec, en russe. Mais ce cri correspond bien a cette semaine a laquelle
nous participons de loin pour le moment, en tant qu’Eglise orthodoxe de
Jerusalem.
Ici, sur cette terre, tout interroge sur notre, nos
identites. Mais c’est surtout que nous sommes comme l’aveugle:
pressentir la Presence de Dieu est une chose, autre chose que de la
voir. Ici, c’est le "defi plus plus plus" auquel nous sommes
confrontes. Il y a Dieu, Son Fils Unique [le "Ben Yakhid – בן יחיד"] et ‘l’Esprit
Saint", Dieu Un. C’est Lui qui nous appelle. C’est le Ressuscite qui
interpelle et unit. C’est l’Esprit qui vivifie. Comme c’est beau de le
dire en slavon "Syn Boga Zhivago – Сын Бога Живаго" [Ben El Khay]. Pasternak n’a pas eu
d’autre moyen d’exprimer sa foi au Nom qui est parmi nous et rester
fidele au judaisme. "Doktor Zhivago" porte le nom de ce titre de Dieu
dans la confession prononcee avant la Communion en rite byzantin. Car
le defi vient de ce que nous adherons au Nom de Celui qui est au milieu
de deux ou trois, de plus. Nous ne saurions rien demontrer, rien
prouver. Mais unir en depit de tout, pardonner alors que rien ne nous
incite a pardonner. Ni dans la vie rude de cette societe pourtant
marquee, interieurement de tant de tendresse, d’emotions et de passions
a aimer.
Il faut penser a chaque etre, "de toute langue, peuple, race, nation". Citoyens israeliens d’origine russe, anciennement sovietique, mais aussi, roumains ou autres, nous n’avons rien. L’histoire ecrite par les "maaminim-croyants" dont nous sommes les heritiers – souvent sans beaucoup en etre conscients – est celle d’un surcroit d’amour, d’efforts et de sacrifices. Mais, ces jours-ci, qui que nous soyons, si nous experimentons qu’Il est present en Son Nom lorsque deux ou trois sont reunis, nous depassons ce temps et faisons le pari de devenir "batisseurs d’eternite" selon la belle expression de Abraham Heschel. n
Ce n’est pas un hasard si nous sommes reunis en Son Nom. Le reste est d’etre vraiment humain, plus qu’humain.
Il peut nous le demander pour montrer combien son Nom est UN.
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D([“mb”,”–
האב הזקן אלכסנדר וינוגרדסקי-פרנקל n
прот. Александр Виноградский-Френкель
prot. Alexander Winogradsky-Frenkel
Greek (Rum) Orthodox Patriarchate
Jerusalem – ירושלים – Иерусалим – IL
(00972) 528 50 67 17 "nabbaleksandr@gmail.com"
n”,0]
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faut penser a chaque etre, "de toute langue, peuple, race, nation".
Citoyens israeliens d’origine russe, anciennement sovietique, mais
aussi, roumains ou autres, nous n’avons rien. L’histoire ecrite par les
"maaminim-croyants" dont nous sommes les heritiers – souvent sans
beaucoup en etre conscients – est celle d’un surcroit d’amour,
d’efforts et de sacrifices. Mais, ces jours-ci, qui que nous soyons, si
nous experimentons qu’Il est present en Son Nom lorsque deux ou trois
sont reunis, nous depassons ce temps et faisons le pari de devenir
"batisseurs d’eternite" selon la belle expression de Abraham Heschel.
Ce n’est pas un hasard si nous sommes reunis en Son Nom. Le reste est d’etre vraiment humain, plus qu’humain. C’est ce que nous traversons dans ces heures.
Il peut nous le demander pour montrer combien son Nom est UN.